dimanche 8 avril 2012

Ecotrail Paris 2012 : 07. En mode Coach / Meneur d'allure

Après quelques jours d'interruption, nous allons reprendre le récit de l'Ecotrail, vous êtes bien installé ? Alors, en route...

Alors que la course se déroulait sans anicroches, comme sous un ciel bleu bien ensoleillé, un gros, méchant, vilain nuage sombre vint au-dessus de nous et comme dans un dessin animé, il décida de nous suivre et de troubler notre course. Ce vilain nuage nous envoya un terrible sort, et comme pour nous rendre la tache plus ardue, la méchante sorcière nommée Crampes, jeta son dévolu sur Zebullon !!

Avec son expérience d'ancien sprinteur, il savait reconnaître les signes avant coureur (c'est le cas de la dire) de l'arrivée imminente de la crampe et avant que celle-ci ne s'installe complètement, il stoppait net son effort.
Après une petite pause "étirements / hydratation", nous sommes repartis tranquillement. Une célèbre comptine aurait pu nous accompagner à ce moment de la course : "Promenons-nous dans les bois, pendant que la crampe n'y pas....".
Mais, hélas, la crampe, vilaine et insidieuse revint à nouveau. Elle avait semble-t-il trouvé un hote fort accueillant.
Sans même prendre le temps de la réflexion, nous primes la décison de boire plus régulièrement et étant le seul à posseder une montre, je lancais des tops, toutes les 15mn.

A ce moment là, notre course prit alors une toute nouvelle tournure. A cause de cette crampe qui ne souhaitait pas du tout se détourner de Zebullon, notre embarcation prenait un peu l'eau et de ce fait, nous ralentissait quelque peu.

Une nouvelle casquette se matérialisa sur mon crane, et c'est tour à tour que j'endossa les roles de Coach-HorlogeParlante-SupportMoral-Meneurd'Allure...
Je savais que désormais, il faudrait jongler avec les arrêts-crampes et les relances.
Un peu inquiet car les crampes étaient survenues alors que nous n'étions pas encores arrivés à mi-course, je savais que la suite ne serait pas une partie de plaisir.
Pestant par moment, contre cette crampe qui ne voulait vraiment pas partir, et surtout contre ces enchainements de montée, de cotes, de faux-plat. Je tachais de calmer le petit énervement naissant de ZEBULLON en le précédant dans les montées afin de lui signaler la suite, car l'année dernière le fait de ne pas savoir ce qui m'attendait ensuite, avait soumis mon moral à rude épreuve.

De façon étonnante, le fait de faire le coach/meneur d'allure me permettait de penser à autre chose qu'à la course. Nous avions choisi de faire la course ensemble et nous avions dit que nous arriverions ensemble à la Tour Eiffel. Donc, toutes mes pensées, mes gestes étaient tournés vers lui.
Je lui répètais les petits conseils lus sur les blogs et revues diverses. Et, dans les montées, je lui indiquais (même si au fond de moi, je savais qu'il se rappelait de nos discussions durant nos entraînements) qu'il fallait faire de petits pas et que dans les cas où la pente était trop raide, il pouvait appuyer avec ses mains sur ses cuisses. Et, à un moment, sans trop savoir pourquoi, je lui lancais un : "Petit pas, petit pas, petit pas".

Ces mots ainsi répétés, devinrent par la suite notre leitmotiv, à chaque moment de relance, je lancais un "Petit pas, petit pas, petit pas", comme pour dire voilà on oublie la crampe, on se fait plaisir en courant.
Plusieurs kilomètres furent ainsi ponctués de "Top hydratation" toutes les 15mn, "Stop-crampes" au gré des humeurs de cette vilaine sorcière, et de "Petit pas, petit pas, petit pas" lors de nos relances.
Je restais, malgré tout, bluffé par la volonté de Zebullon, car arriver ainsi à jongler avec une crampe et poursuivre la course devait lui demander de gros efforts de concentration et de volonté.

Malgré les "Stop-crampes" intempestifs, nous arrivions malgré tout à faire avec. Nous avancions, et c'était là le principal. Par moment, il me demandait pour la prochaine barrière et souvent, je répondais que nous étions large, puis, que nous avions le temps. Ce qui était vrai ! Même si notre petite avance, commencait à fondre. Mais pour positiver, je lui dit que les organisateurs avaient prévus large car la 1° partie étant roulante, ils avaient accordés plus de temps pour la suite. Ce qui est également vrai.
Même si l'on édulcore la vérité, il est important de dire la vérité afin de conserver cette relation de confiance. (Elle fonctionne vraiment bien cette casquette de coach !!).

Notre programme est le suivant :
- Durant les descentes, je l'attends soit en bas, soit à hauteur des éventuels palliers, car avec mon mode "freestyle", il est difficile pour moi de m'arrêter sans dépenser trop d'énergie.
- Durant les montées, je lance un "petit pas, petit pas, petit pas" et nous gravissons la "cote-montée" chacun à notre rythme, en l'attendant soit à la moitié s'il s'agit d'une longue portion, et en haut de la montée, dans tous les cas, afin de l'informer de la suite du parcours.
- Et sur les parties roulantes, après le "petit pas, petit pas, petit pas", je le précède et je m'arrange afin qu'il soit constamment dans ma "roue", surtout ne pas le distancer, toujours le laisser au contact afin de bien relancer, afin de lui permettre de rester concentré sur la personne qui précède, et d'oublier quelques temps la fatigue qui s'installe.

Je parle, je plaisante, je l'encourage. Et à plusieurs reprises, pour enlever les petits doutes qui ont vite fait de s'installer, je lui signale que je ne suis pas non plus au mieux et que les enchainements m'affectent également. A ce moment, c'est le coureur qui parle. Mais, le coach reprend rapidement la parole afin de continuer à motiver les troupes, car en motivant l'un, ce sont les deux coureurs qui se motivent (je ne sais pas si vous avez suivi, mais il est vrai que l'esprit des abeilles à ceci de particulier, que non seulement, il est constitué de personnalités multiples mais qu'en plus certaines d'entre elles, peuvent prendre le pas sur les autres afin de les encourager et de les pousser à se dépasser. Vous savez à quel point l'esprit humain peut être compliqué mais au vu de la complexité de celui des abeilles, vous savez désormais pourquoi, les psy n'existent pas chez elles.).

Mais, après une montée, alors que nous amorcions la phase de relance, en me retournant, je vis alors Zebullon faire un écart à gauche, puis 2 écarts à droite. En mettant une main sur mon épaule, je compris !! L'heure de la pause salvatrice était venue. Et c'est, assis sur une souche qu'il récupéra quelques minutes. Durant cet arrêt inopiné, nous en profitames pour nous restaurer, et alors que j'avais alterné, gels sucrés antioxydants, gels salés, gels sucrés, nous nous sommes régalés avec des petits batons de saucisson ! Un vrai régal.

A ce moment, la voix du coach résonna dans mon esprit : "Tout dépend de toi désormais" !! L'espace de quelques instants, j'eus une petite pression supplémentaire sur mes épaules. Je n'ai pas le droit d'avoir une défaillance ! Il faut que je nous emmène jusqu'à la Tour Eiffel !

Petit coup d'oeil à ma montre, la barrière horaire est à 20h30, c'est jouable ! Nous en profitons même pour nous offrir une petite séance photo près de l'observatoire de Meudon.

4 commentaires :

  1. Quelle chance ce Zebullon d'avoir un coach/meneur d'allure personnel. Il faut au moins ça pour parcourir 40 bornes avec des crampes !!!

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    1. Merci à toi de venir par ici. En effet, cela permet de penser (un peu) à autre chose et de se décharger des contraintes de course (orientation, chrono, alimentation / hydratation..) et c'est surtout une façon de partager la course ensemble. ;-)

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  2. Tu n'avais pas un rôle facile, car si Zebullon avec ça crampe était dans la difficulté, tu te devais d’être là pour le soutenir et faire bonne figure.
    Un belle esprit de partage et d'amitié..Je te reconnais bien là..

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    1. Oui, partager et soutenir les personnes que j'apprécie, ça j'aime !! ;-)

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