jeudi 26 avril 2012

Marathon de Paris 2012 : 2. Vu sur le plan sportif

Pour une fois, plutôt que de découper le récit en plusieurs articles "courts", je vous livrerai un long article. 

Car même si la course a été ponctuée de nombreuses pauses, je préfère vous livrer l'ensemble des impressions sur cette course si particulière pour nous afin de mieux vous faire ressentir les sensations de course.


Sur le plan sportif, inutile d'être un surhomme ou d'effectuer le marathon en moins de 3h25 (Go Luc, go !!) afin de mener à bien ce défi. Cela tombe bien, ce n'est nullement mon cas.
Il faut juste de la volonté, une bonne dose de motivation, et bien sûr un peu de foncier. Le but étant d'effectuer le marathon en courant, il faut tout de même "connaitre" cette distance.

Idéalement, une approche progressive était envisagée. L'année dernière, nous avons effectué plusieurs courses de 10km durant lesquels nous avons pris beaucoup de plaisir et où j'ai pu m'habituer à courir ainsi en conditions de course.
J'avais ensuite prévu d'effectuer les 20km de Paris, mais comme il pleuvait, je n'ai pas voulu ni courir en duo avec Alexis, ni même effectuer la course en solo, car je n'aurais alors ressenti aucun plaisir car ma motivation première était de partager ce moment avec lui.
Donc, au final, la progressivité escompté n'aura pas eu lieu.
Et ces 10km effectués, nous servirons de tremplin afin d'effectuer notre Marathon en duo. Tout un programme !!
Habitant Paris, il était donc tout à fait évident que le Marathon de Paris serait celui qui nous verrait défiler.
La décision fut rapidement prise, le Marathon de Paris 2012 sera celui d'Alexis, cela sera SON marathon.

A moi de tout faire afin que mon projet aboutisse.
Adorant faire des surprises, je ne lui en ai parlé que la semaine précédent la course.
Plusieurs raisons à cela, le 24 mars j'avais prévu d'effectuer l'Ecotrail 80km et le 15 avril le Marathon, soit 3 semaines après. De nombreuses incertitudes, de nombreux doutes envahissaient mon esprit.
Allais-je terminer ce 80km ? 
Mes muscles pourraient-ils récupérer durant ces 3 semaines ? 
Et surtout, me serait-il possible de pousser Alexis sur cette distance ?
Pour être franc, je me suis mis la pression. Sur l'Ecotrail, j'allais effectuer ma plus longue distance sur une course. Il me fallait donc terminer cette course et surtout sans blessures afin d'être en mesure d'enchainer, 3 semaines plus tard, le marathon.
L'Ecotrail s'est bien déroulé, et surtout sans blessure. La phase de récup a pleinement été appréciée, même s'il y a eu des petites sorties effectuées, histoire que les jambes ne "s'endorment" pas trop.

Mais, malheureusement, la météo s'est dégradée dans la semaine précédent le Marathon !!
Alors que sur le plan physique, mon corps semblait me signifier qu'il était pret à mener à bien sa nouvelle mission. Tout allait-il être réduit à néant à cause de la météo ? Un nuage de mauvaise augure semble planer au dessus de nos têtes ! De bulletins météo en bulletins météo, les doutes se dispersent légèrement même si nous ne sommes pas à l'abri de petites ondées.
Et, ne voulant pas commettre la même erreur que lors de ce qui devait être notre 1° course-duo où je lui avais annoncé plusieurs semaines à l'avance que nous allions effectuer une course ensemble. Et, le mardi précédent la course, je m'étais malheureusement blessé et de ce fait nous n'avions pas pu effectuer notre course (je ne ferais plus de fractionné durant la semaine précédant une course !) je n'évoquai donc pas la course avec Alexis.

Durant les 3 semaines post Ecotrail, je n'ai effectué aucun entraînement avec Alexis, ne voulant pas entamer mon "Capital Energie" qui était en train de se refaire une petite santé.

(oui, je sais, j'évoque les 3 semaines d'intercourse, puis je parle de la semaine précédent le marathon pour ensuite revenir aux 3 semaines, c'est juste pour vous montrer que durant cette période mes pensées allaient et venaient. Je peux également remonter plus loin dans le temps. Savez-vous qu'à l'époque du paléolithique....)

Et la semaine précédant la course, je parle de mon projet à Alexis, et bien sûr, il est ravi !

Le jour J, alors que nous étions en chemin vers les Champs Elysées, je me posais tout de même de nombreuses questions quand à ma forme physique et à ma capacité à mener à bien ce projet. Mais l'abeille sait rester positive, et comme ma principale motivation se trouve assis juste devant avec moi, je garde mes doutes pour moi.
Je lui explique tout de même que la course sera longue, et sera dure. Je lui répète à nouveau l'estimation de durée qui est de 5 à 6h.

Nous sommes maintenant sur les Champs Elysées (voir 1° photo), au milieu des coureurs, je lui explique le déroulement de la course, la durée probable, et je lui rappelle sa tâche, klaxonner lorsqu'un coureur est trop proche de nous afin de l'avertir de notre présence et surtout afin de ne pas le heurter.


Après une petite phase d'attente, le départ est lancé.

Ma première appréhension concerne la descente des Champs Elysees, car la rue est pavée, donc secousses pour Alexis, de plus, nous devons "surfer" par dessus les détritus jonchant le sol.
Et la descente s'effectue mieux que prévu, et gagnés par l'euphorie du départ et par l'inertie du fauteuil, le 1°km sera effectué rapidement.

Arrivés sur la rue de rivoli, nous sommes lancés, j'essaye de conserver un rythme régulier. Le fauteuil semble glisser sur le macadam, c'est bien agréable !
Régulièrement je me détends un bras, afin de ne pas rester trop contracté durant la course.
L'avantage de connaitre le parcours, est que j'anticipe le placement sur la chaussée, nous nous positionnons sur la partie la plus lisse de la rue, et j'indique également à Alexis les virages afin qu'il participe également à la conduite.

L'allure de course se doit d'être régulière, afin que la force de poussée sur le fauteuil ne varie pas trop et que la dépense d'énergie ne soit pas trop importante. Je sais malgré tout que notre allure est un peu trop élevé, nous sommes toujours à la même distance du meneur d'allure en 4h30. Je sais que je ne pourrais pas tenir cette allure durant toute la course mais la 1° partie du parcours est plus "roulante", aussi, je profite de cette partie en essayant tout de même de ne pas me mettre dans le rouge.
Désormais habitué à courir avec le fauteuil, le fait de courir les bras fixes, me dérange beaucoup moins qu'auparavant et à aucun moment, je n'éprouverai de gêne à courir ainsi.

Lors des passages sur les rues pavées, j'essaye de conserver la même vitesse afin d'éviter tout ralentissement, ce qui occasionerai une dépense d'énergie supplémentaire afin de relancer le fauteuil.
Les portions de rue en faux-plat et les montées sont effectuées en mode "marche active" afin de s'économiser sur ces portions et de ne pas perdre trop de temps.

A chaque panneau annonçant la distance parcourue, j'effectue le compte à haute voix pour Alexis. Les kilomètres s'enchainent relativement rapidement.

Les 10°km sont parcourus en 1h06. Nous sommes bien, pas de fatigue en ce qui me concerne et Alexis est toujours aux anges. Il a la pêche. Tout va pour le mieux.

Nous abordons désormais une zone inconnue car nous n'avons jamais dépassé 10km de distance. Je me mets un peu de pression en me disant qu'il va falloir bien gérer la course, car ce n'est pas n'importe quelle course, c'est LE marathon d'Alexis !

Dans le bois de Vincennes, je redouble d'attention quand à "l'étude du revêtement" afin d'éviter les trous éventuels et autres petites sources de désagréments. Et je fais particulièrement attention à ne pas nous positionner trop près des coureurs, et Alexis joue du klaxon afin de les avertir.

Et nous arrivons au semi en 2h25. Je dis alors avec un enthousiasme (un peu teinté de fatigue) que nous sommes désormais à mi-course ! Je sens qu'il commence également à fatiguer. Et, je lui propose de se dégourdir un peu les jambes, et j'en profite pour faire une petite pause. 
  
Son petit sac à dos est accroché à l'arrière du fauteuil. A l'intérieur, plusieurs petites bouteilles d'eau à utiliser en cas d'impossiblité d'accéder au ravitaillement en toute sécurité (pour avoir vécu des bousculades durant les ravitos, je préfère m'encombrer de ces quelques bouteilles plutot que de risquer qu'Alexis soit heurté par un coureur trop "pressé", pour rappel, à ces coureurs du dimanche, lorsque vous valez 4 ou 5h sur un marathon, ce ne sont pas les quelques secondes passées à être courtois qui vont pénaliser votre performance !!)
Je bois tranquillement, je prends un gel, un petit moment de détente vite passé car il nous faut repartir.

Je sais maintenant que la partie "facile" est désormais derrière nous et que la phase "Gestion de course" va devenir essentiellement. La fatigue se fait sentir, car j'ai du mal à relancer le fauteuil mais nous repartons tout de même.

L'avenue Daumesnil est parcourue tranquillement, avant d'aborder une nouvelle fois, la place de la Bastille.
De nombreux encouragements nous accueillent mais les pavés et la fatigue qui s'installe limitent les remerciements à l'égard de la foule.

L'allure a baissé, je sens que les kilomètres défilent désormais bien moins vite. Je ne m'impose aucun rythme, car je dois faire avec le parcours et son revêtement. Alors, le mode "Gestion de course" est désormais activé, et coute que coute, je me dis que nous terminerons !
Alexis n'est plus trop à la fête, je ne l'entends plus. Réveillé depuis 7h, il fatigue et à plusieurs reprises, je serais obligé de le réveiller.
Le point positif est que s'il arrive à dormir, cela signifie que je "conduis" bien et ce, sans à coup, par contre le point négatif c'est que niveau sécurité, c'est que j'ai peur qu'il glisse car même s'il est bien calé entre les accoudoirs, nous ne sommes pas à l'abri d'un ralentissement, d'un écart brusque, qui pourrait le faire sursauter voire tomber. Aussi, je prends bien garde à bien me placer loin des coureurs (dans la mesure du possible).


Par précaution, je préfère ne pas le laisser dormir trop longtemps, par crainte qu'il ne bouge durant son sommeil. Et je le réveille à plusieurs reprises.
Lorsque survient le passage au niveau des photographes, je le prévient à l'avance, je me décale afin que mon dossard soit bien visible et comme souvent Alexis est très démonstratif concernant son enthousiasme.

Mais hélas, cela ne durera pas.

Le 25°km est atteint en 2h55. 
Et Alexis, réagit peu, l'enthousiasme débordant du début à laisser la place à une grande lassitude. Et mauvaise nouvelle, le froid a décidé de s'inviter à la fête !

Malgré les plusieurs couches de vêtements, le buff autour du cou, et les gants, il commence à avoir froid. Je lui propose de marcher un peu pour se réchauffer mais il n'en a pas envie. Je n'insiste pas, je le connais, il est fatigué. Je l'encourage en positivant car nous avons dépassé la moitié de la course (A y réfléchir après coup, je ne sais pas si c'est une bonne ou une mauvaise nouvelle !!).
Et nous repartons, par moment, j'encourage le fiston afin de le faire à nouveau participer.

Nous passons en bas du Trocadéro, où nous ferons un petit arrêt. Afin de nous alléger, j'en profiterais pour me débarasser des petites bouteilles se trouvant dans le sac à dos. Et 2 sympathiques touristes accepteront de nous prendre en photo.

Le 30°km nous voit arriver au bout de 3h35.
Et nous faisons une pause, nous arrêtons en face de la table du ravitaillement. Niveau enthousiasme, nous avons connus mieux !! Alexis est maintenant transis de froid et fatigué. Il ne lève plus les yeux pour me regarder, la fatigue et surtout le froid sont bien présents.
Je lui propose de marcher un peu mais il n'en a aucune envie. Plan B, je lui confie une mission : Nous chercher des quartiers d'orange et ce en courant afin de ne pas être heurté par les coureurs en traversant. Le petit aller-retour le réveillera quelque peu. Après quelques minutes, nous repartirons.


Vient ensuite le 35°km ! La partie dans le bois de boulogne est usante. Alors que la fatigue est désormais omniprésente, je dois redoubler d'attention afin de ne pas heurter les coureurs, scruter le sol afin de rouler au bon endroit et, petit constat, comme si cela ne suffisait pas, je constate que la route est légèrement bombée afin de faciliter l'écoulement de la pluie sur les bords de la route. Le fait de rester sur le coté m'oblige à compenser la légère pente, et, du coup, la seule trajectoire envisageable se situe au milieu de la route mais malheureusement nous ne sommes pas les seuls à courir sur cette portion de la route, du coup, je dois composer avec eux.
Alexis klaxonne et certains s'écartent, d'autres par contre ne nous entendent pas et nous contraignent à ralentir (je peste mentalement contre ceux qui courent avec des écouteurs).,

Je positive en disant à Alexis, qu'il nous reste moins de 10km !! Youhou !! En avant !

Désormais pleinement concentré, comme lorsque l'énergie vient à manquer, je m'isole dans ma bulle. Je ne prête aucune attention au monde qui nous entoure. J'entends des encouragements, j'aimerais répondre par un sourire, par un regard, juste tourner la tête, juste pas possible. J'ai l'impression que si je détourne le regard de la course, je serais obligé de ralentir, voire de m'arrêter (vraiment bizarre comme impression) !
Je tache désormais de conserver le même rythme de croisière. Sur mon tableau de bord virtuel, de nombreux voyants rouges clignotent, niveau énergie, j'ai connu beaucoup mieux ! Je les ignore, je branche mon "pilote automatique" et débranche, par la même occasion, mon neurone de la Raison (du coup, il part se coucher !).

Mes jambes moulinent, même si la vitesse n'est plus au rendez-vous, je m'oblige à avancer. Je vois au loin, le meneur d'allure des 5h. Je me motive afin de ne pas le lacher puis au bout de quelques minutes, je décide de remonter à sa hauteur, car j'ai besoin de me caler sur une allure stable. Je ne suis vraiment pas en état de déterminer une allure raisonnable (Rappelez-vous mon neurone de la Raison est parti se coucher).
Et, petit sourire intérieur, je remonte petit à petit à sa hauteur, les minutes passent et il se rapproche. Prendre son temps afin de revenir à sa hauteur.
Petit à petit, la distance s'amenuise. Chemin faisant, nous doublons plusieurs coureurs et, sur le moment je repense à Shuseth et à Kejaj lors du Paris Versailles, lorsqu'il racontait qu'il s'était fait doubler par un coureur déguisé en pinguoin. Et, là, j'imagine la tête et peut être le désarroi de certains coureurs. 
Car à ce moment de la course, (nous sommes tout de même après le 35°km), je sais que nombre d'entre nous ne sont alors pas au mieux et, je sais que se faire ainsi doubler par quelqu'un poussant un fauteuil a certainement dû leur faire un coup au moral. Désolé mes collègues coureurs.

Nous sommes enfin à la hauteur du meneur d'allure en 5h. Satisfait et content, je suis ! Mais surtout très fatigué, je ne sais pas si j'ai bien fait de le rejoindre mais qu'importe le mental prend le pas.
A notre arrivée, il nous encourage. Cela fait vraiment plaisir. j'en ronronnerai de satisfaction (Oui, les abeilles ça ronronne !! Et les fourmis cro-ondent !! Tout le monde sait cela !).

Il fait vraiment un superbe travail, il enjoint tous les coureurs que nous doublons à le suivre ! Certains suivent, d'autres font comprendre qu'ils ne peuvent répondre par l'affirmative à cette gentille invitation car ils ont prévu autre chose.

De même, il nous fait un peu la circulation en demandant aux coureurs que nous doublons de laisser passer le fauteuil. Délicate attention car non seulement zigzager entre les coureurs me coute de l'énergie et je sais que je ne peux compter sur Alexis pour klaxonner car cela fait déjà plusieurs minutes qu'il s'est endormi.
Comme vous pouvez le voir sur la photo, il dort profondément. Et à ma droite le meneur d'allure.

Un grand merci à EspritRunning pour la photo.

Petit Paradoxe, alors que j'ai besoin d'une allure stable, mon corps, mes jambes n'étant pas habitué à ce rythme accélèrent malgré la fatigue afin de retrouver une allure plus habituelle. Un comble !!

Et, petit à petit, nous laissons le meneur d'allure. Et, nous continuons notre route.

Les minutes passent, et les kilomètres beaucoup mais alors beaucoup moins vite. Mais la machine a ses limites et malgré moi, mes jambes se mettent à marcher, je passe alors en marche active, jusqu'au moment où j'entends au loin (enfin à quelques mètres) le meneur d'allure qui revient derrière nous. 

Notre petite avance a fondu comme neige au soleil et je me remet à courir à nouveau, car si je ne le fais pas maintenant, j'ai l'impression que mes jambes auront le plus grand mal à repartir.
Alors qu'Alexis a emmergé de son petit somme, il retrouve tout à coup de l'énergie et de l'entrain lorsqu'une personne dans le public nous encourage et surtout lui donne des petites mains qui applaudissent.
Et, une fois les mains en main (Non pas qu'il se passe les mains, d'une main à l'autre, mais plutôt il tient les mains dans sa main. Vous m'avez suivi ?)
Il retrouve de l'énergie. Cela fait vraiment plaisir.

Le 40°km est passé !! Nous y sommes presque ! Plus que 2 petits kilomètres !! Mais, il me faut tout de même faire une "rapide" pause afin de boire un peu et récupérer un peu avant la phase finale.

Nous sommes maintenant repartis, j'encourage Alexis. Plus que 2 km ! Tu vas l'avoir TON marathon, nous allons le faire, nous allons le terminer.

A ce moment, mon neurone de la Raison ne donne maintenant plus aucun signe d'activité, il est en plein rêve et une petite voix retentit dans mon esprit :
Les passagers à destination de l'avenue Foch sont invités à emprunter la voie réservée à cet effet...

Le 41°km est passé. Nous continuons sur le même rythme. Le rond point de la porte dauphine est maintenant en vue. J'essaye d'accélérer...et pas de réponse. Pas grave, l'abeille sait être patiente.
J'essaye de conserver une vitesse suffisante avant d'aborder les pavés. Nous sommes maintenant sur le rond point, je ne peux accélérer. Pire, je manque de marcher !
Je me refuse de marcher à ce moment, une petite et très lointaine étincelle d'euphorie brille au fond de moi. Afin de ne heurter personne et pour ne pas être obligé à ralentir sur les pavés, nous prenons le virage un peu large.
Et à notre passage, de nombreux encouragements fusent ! Cela fait plaisir, cela me relance.

J'en oublie la fatigue, les pavés n'existent plus. Nous accélérons sensiblement. Nous sommes maintenant sur l'avenue Foch qui je le précise est également pavée. Un rapide coup d'oeil afin de déterminer le meilleur endroit où rouler et j'apercois un petit revêtement en macadam sur le coté droit de l'avenue Foch.

Alexis est aux anges, il sent, il sait l'arrivée proche. Nous accélérons plus encore. Mais la machine ne peut aller plus vite. Cette dernière ligne droite me semble interminable, l'arrivée aurait-elle été décalée ? Je poursuis mon effort.

Une rangée de photographes, je me décale afin que mon dossard soit visible, car ces photos nous les conserverons précieusement. Je maintiens mon effort.
Curieusement ce n'est pas vers le chrono que mes yeux sont rivés mais vers la ligne d'arrivée.
  
L'euphorie continue à monter, plus que quelques mètres, nous y sommes presque, les encouragements nous transportent. Je n'ai plus la sensation de respirer, tout mes sens sont tournés vers cette ligne au sol.
Elle se rapproche, elle nous appelle. Oui nous arrivons ! L'allure n'a pas baissé, l'arrivée nous présente désormais son beau tapis rouge, elle nous invite et c'est avec une très grande satisfaction que nous franchissons la ligne.

J'arrête mon chrono qui affiche 5h05 ! 

Mais l'essentiel est ailleurs, car j'embrasse Alexis, et je lui lance "Tu es un grand marathonien !!".

8 commentaires :

  1. Salut maya!
    J'attendais ton CR, car figure toi que je t'ai vu pendant la course (j'étais remontée sur Paris pour encourager mon marathonien à moi). Je t'ai même hélé, et tu as tourné la tête vers moi, mais il fallait aussi la lever. J'étais à la Concorde, perchée sur un des murets du jardin des Tuileries.
    Et je me suis dit que tu partais pour un drôle de périple!

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    1. Dommage que je t'ai pas vue. A ce moment de la course, c'était encore l'euphorie du départ et je répondais aux encouragements...
      Oui, ce fut un drôle de périple mais tout de même bien sympa.

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  2. Superbe récit, remplit d'humour et d’émotions..
    Des hauts, des bas, des doutes..puis ce meneur d'allure que tu dépasses...Quelle force mentale tu as! Il faut un sacré courage pour faire ce que tu as fait, surtout 3 semaines apres tes 80km de l'ecotrail..Chapeau bas..
    Et Alexis gardera j'en suis sûr que le meilleur de cette exceptionnelle journée passée avec son papa.

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    1. Merci Vinvin20. Dans un défi, il faut bien se donner des petits défis et rattraper le meneur d'allure était quasi indispensable afin de m'obliger à ne pas lever le pied. Et étant donné, que nous avons fait 5h05, je pense qu'il a du nous dépasser mais je ne l'ai pas revu.
      Alexis a adoré. Même si sur l'instant il avait froid et n'avait envie de rien, c'est avec un large sourire qu'il évoque maintenant SON marathon. ;-)

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  3. Que dire, un superbe CR, plein d'émotion et c'est ce fut un fameux périple. Respect mon ami.

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  4. De nous tous tu as fait la plus belle course Maya, tu as voulu garder le secret jusqu'au bout et c'est tout à ton honneur. Quelle entreprise périlleuse et encore plus incertaine qu'un marathon qui n'est déjà pas simple en soi.
    Alexis s'en souviendra longtemps de ce beau moment jusqu'au jour où vous courrez côte à côte main dans la main votre premier vrai marathon comme coureurs entre père et fils

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    1. La plus belle course est celle où l'on se fait le plus plaisir ! ;-)
      En ce qui concerne les souvenirs, nul doute que nous en souviendrons longtemps.
      Bon, pour courir ensemble, on verra bien et qui sait dans 7ans à sa majorité...
      Mais j'en doute.

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