mardi 28 février 2012

Tranche de vie 5 : Regard sur le monde qui nous entoure

Durant la vie que nous menons, vie trop souvent "tumultueuse", où nous ne prenons que trop rarement le temps d'apprécier les choses, nous avons très (trop) souvent pour habitude de nous occuper de notre propre personne, sans prêter attention au monde qui nous entoure.
A titre d'exemple, le parisien type, le Parigus Vulgaris communément appelé Parisien Vulgaire en est un bon exemple. Il excelle dans le nombrilisme et la mauvaise foi.
Livrons nous à une petite expérience, et regardons le dans son habitat naturel.
Afin de mieux l'étudier, postons nous à un endroit stratégique : Le feux tricolore.


Petit rappel : Le feu tricolore permet de réguler la circulation et la cohabitation entre les voitures et les piétons. Aussi, lorsque le feu arbore fièrement la couleur rouge, les voitures doivent s'arrêter afin de céder le passage aux piétons, et lorsqu'il passe au vert, les piétons s'arrêtent alors et les voitures peuvent alors poursuivre leur route. Cette règle, connue de tous, semble être très souvent oubliée par bon nombre de Parigus Vulgarus !

Et, lorsqu'il arrive à un feu tricolore, le spécimen, apparemment pris d'amnésie, ne prête aucune attention au trafic, ni à la couleur du feu tricolore. Et, bien souvent, il traverse sans se soucier des voitures qui arrivent. Et lorsque les klaxons retentissent, preuve du mécontentement des conducteurs, le Parigus Vulgarus fait alors preuve de sa mauvaise foi coutumière en pestant contre les automobilistes, appliquant ainsi la fameuse règle piétonnière parisienne : Une voiture qui klaxonne est forcément en tort.

En tant que parisien, il m'arrive également de ne pas prêter attention au monde qui m'entoure, de n'accorder d'importance qu'aux personnes qui me sont proches mais et fort heureusement le naturel revient à la surface.
Et il suffit très souvent de simplement ouvrir les yeux afin de voir le monde qui nous entoure. Et lorsque l'on prend alors le temps de regarder autour de soi et que l'on fait un petit effort afin d'aller vers les autres, on redécouvre parfois ce monde dans lequel nous évoluons.

A titre d'exemple :

* Un jour avec le fiston, alors que nous étions dans l'immense enceinte bruyante de la Gare St Lazare, où comme dans une fourmilière, les différents voyageurs allaient et venaient, se croisant, se dépassant, nous sommes passés à quelques mètres d'une jeune fille assise par terre en bout de quai, visiblement en pleurs, comme tous les autres nous l'avons dépassé (presque)  "sans la voir". 
Mais, nous nous sommes arrêtés en retrait, puis j'ai expliqué la scène à Alexis, et je lui ai demandé d'aller lui donner un mouchoir. 
La jeune fille toute étonnée, l'a remercié avec une large sourire les yeux encore humides, puis, de loin, m'a également adressé un remerciement. Alexis était fier d'avoir fait une bonne action et d'avoir un peu aidé une personne. Je lui expliquai les raisons de mon acte, et bien sûr, en précisant bien que l'on ne pouvait aider tout le monde mais que parfois, si on le sentait vraiment, on pouvait le faire.


* Un soir à la laverie, alors qu'Alexis et moi-même, nous nous apretions à sortir, nous sommes passés devant un sans-abri qui avait décidé de venir s'y réchauffer et de profiter ainsi de la douce chaleur parfumée qui y règne. Et comme l'abeille sait parfois être poli, tout naturellement, je lui ai adressé un bonsoir, auquel il répondit par un hochement de tête. Et, tout aussi naturellement, Alexis lui adressa un BONSOIR d'une voix gaie et enjouée comme les enfants savent si bien le faire. Et à ce moment, les yeux du sans abri, s'ouvrirent en grand, et avec un sourire, il lui rendit son bonsoir, d'une voix légèrement cassée. 
A ce moment, j'ai eu l'impression, que cela lui avait fait plaisir d'être ...tout simplement considéré et non plus ignoré comme trop souvent. Exister au yeux des autres, c'est important aussi.


* Un jour avec Alexis alors que nous marchions sur le trottoir, nous avons vu au loin 3 cyclistes circulant en file indienne et, sans trop savoir pourquoi, simplement par envie de s'amuser un peu, nous nous sommes mis le long de la route et comme si nous étions sur l'épreuve cycliste du Tour de France, nous nous sommes mis à les applaudir avec entrain pour les encourager.
Le premier cycliste, dans un large sourire, nous a remercié en hochant la tête. Le second nous adressa un sourire. Et le troisième, la mine renfrognée, nous ignora, purement et simplement !! Sûrement un parisien, me suis-je alors dit !! Pff !!
Et probablement, ces cyclistes (du moins les deux premiers) ont pendant quelques instants pensé à nous en se demandant les raisons de notre engouement à leur égard.
Nous avions envie de nous amuser un peu et sans nous poser de question, nous les avons encouragés tel des stars et nous avons poursuivi notre route d'humeur guillerette.


* Un samedi matin peu avant les fêtes de Noel, alors que j'attendais l'ouverture du magasin FNAC de Wagram, comme chaque fois, je suis passé devant les mêmes sans-abris.
Et oui, les mêmes, car ils sont toujours installés au même endroit, et avec le temps, on finit par savoir que l'un est installé avec ses animaux à un endroit, une femme assise au sol, son triste visage constamment tourné vers le sol et une autre "stratégiquement" installée devant une des entrées du magasin, le regard également tourné vers le sol.
Et, alors qu'avec quelques autres clients, nous attendions l'ouverture du magasin, une pensée a germé dans mon esprit.
Les fêtes de fin d'année étant pour bientôt, de nombreuses personnes profitent de cette atmosphère quasi festive afin d'effectuer de nombreux achats. Nous autres clients, nous étions donc là à attendre avant de dépenser des sommes parfois élevées pour acheter un ordinateur, ou une tablette ou une nouvelle télé 3D ultra plate (oui à wagram, les clients sont plutôt orientés nouvelles technologies !), et, devant les sommes dépensées, j'en suis venu à penser à cette jeune femme assise au sol. 
Et au bout de quelques minutes, une désagréable sensation, un sentiment de gêne, commença à m'envahir. Cela me dérangeait que d'un coté bon nombre de personnes profitent de l'ambiance des fêtes de fin d'année qui se profilaient à l'horizon et dépensent ainsi sans (trop) compter et d'un autre coté, d'autres nettement plus démunis, se trouvaient de ce fait exclus de cette ambiance festive. 
Et après, moults hésitations, je me suis alors dirigé vers elle et je lui ai donné un ticket restaurant. Ce n'est pas grand chose, mais sur le moment j'ai trouvé cela plus "juste" de lui donner un petit quelque chose.


Le but de ce billet n'est nullement de me mettre en avant (vous me connaissez, ce n'est pas mon genre) mais bien plutôt de mettre en évidence, qu'avec de petits efforts, il est possible de prendre conscience du monde qui nous entoure et que de simples gestes peuvent parfois faire plaisir aux autres et également nous faire plaisir.


Afin d'illustrer cette idée, je vous incite à visionner le film Un monde meilleur , dont l'affiche illustre ce billet. Certes, l'histoire est romancée, mais j'aime l'idée de base où une personne recevant une aide ou à qui l'on rend un service, doit à son tour rendre service à 3 personnes. Un système d'entraide pyramidal en quelque sorte.

Le but n'est pas de régler les problèmes des autres mais parfois, je me dis qu'avec un peu d'effort, il serait possible de rendre le monde un peu meilleur qu'il ne l'est.

2 commentaires :

  1. Comme j'aime lire ces lignes ... tout commence la.... dans le regard et l'attention que l'on porte aux autres ! Les gestes sont apres totalement naturel, une fois que l'on accepte le temps de regarder vraiment.... merci pour ce chouette article :)

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    1. Oui tu as raison, tout commence par le regard et après libre à chacun d'agir.

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