lundi 27 septembre 2010

Paris Versailles : La course

Le départ est donné et telle une horde de guerriers belliqueux, notre vague de coureurs déferle sur l'asphalte, avides et impatients d'en découdre.
 
Contents et ravis de nous élancer enfin, mon collègue, son ami et moi-même déroulont tranquillement nos premières foulées, le sourire au lèvres.
 
A peine 100m de parcourus que déjà nous devons faire une pause technique, l'animal ou plutôt le chien (plutôt le chien, elle est bonne non ? pas fait exprès !) qui sommeille en chacun de nous refait surface et nous incite à marquer notre territoire.

Pour prendre une autre image plus flatteuse, comme dans les Experts (Miami, Manhattan ou Concarneau..), nous avons déversé une certaine quantité de notre ADN sur un mur.
  
Et nous voici à nouveau sur l'asphalte, nous reprenons tranquillement notre rythme puis je décide de les laisser et de continuer au rythme que je m'étais fixé allure marathon : 5'20/km sur la 1° partie puis accélération sur la seconde moitié.
 
0 - 3 Km : Sensations moyennes, j'ai les tibias contractés, le froid peut-être, ça va passer, je ressens les vibrations à chacune de mes foulées. Je suis un diesel, la machine va bien se réchauffer. Je continues sur le même rythme malgré tout. C'est rien, on en a vu d'autre. Même si un claquage serait franchement idiot.
  
3 - 6 Km : C'est bon la machine s'est (enfin) réchauffée, les sensations sont là, on se détend et on anticipe la fameuse Côte des Gardes.
 
6 - 9 Km : Côte des Gardes me voici. La foulée s'est raccourcie, la vitesse a également diminué mais pas trop car je double tout de même pas mal de personnes, 1° kilomètre de la côte passé en 6mn, pas trop mal. J'arrive à conserver mon rythme en zigzaguant entre les coureurs, pas trop de ralentissement, ouf !! 
C'est toujours plus dur de relancer la machine en pleine côte.

Je jette un oeil à mon chrono, 45mn d'écoulés au 8km. Argh !! Je suis sur une base de 1h30 pour les 16km.
J'ai dû perdre du temps dans cette 1° partie de la côte et pourtant il m'en reste encore un kilomètre. J'augmente légèrement le rythme pour terminer la 2° partie de la côte.
 
9 - 13 km : Une fois la côte passée, je décide de rattraper (un peu) mon retard et j'accélère. 
Rythme un peu plus soutenu, je m'oblige à conserver cette foulée et je serpente entre les coureurs. Certains plus rapide que moi, ont apparemment adopté la même stratégie de course et me doublent. Cela fait partie de la course, doubler et être doublé à son tour.
Je me laisse aller complètement dans les descentes, relâché mais sans se laisser emporté par la vitesse. Le rythme est bon, les sensations excellentes, les descentes et les courtes montées s'enchaînent et sont facilement digérées. Insatiable, je continue sur le même rythme. La vitesse est grisante, l'effort reste malgré tout quasiment constant mais on l'oublie presque.
J'adore cette partie de la course dans les sous-bois.
  
13 - 16 km : Tiens une autre côte, je l'avais presque oublié celle là !! Parti, l'euphorie et la grisante vitesse, on repasse en mode gestion de course. On raccourci la foulée et on garde le même rythme. Je la sens bien passer cette côte. Courte mais elle oblige à piocher un peu. 
Une fois passée, on déroule à nouveau et on se remet sur le rythme de croisière, j'enclenche la 5° mais elle a un peu de mal à passer, après avoir amadoué mon cerveau en lui disant que la fin de course est proche, la 5° s'est finalement enclenchée.
Cela fait quelques temps que je ne me préoccupes plus des temps de passage, je reste concentré sur ma foulée et ma respiration. Je joue avec mon tableau de bord virtuel, suffisamment vite pour que la machine avance à bonne vitesse, mais pas trop pour pas que tous les voyants rouges s'allument.
  
J'arrive enfin sur la dernière portion, j'accélère, peut-être un poil tôt car je ne vois pas l'arrivée. Mais pas grave, c'est le moment de se faire plaisir et de tout lâcher, la foulée se fait alors plus ample, les mètres défilent lentement sous mes pieds, c'est un léger faux plat et cela se sent. Je continue à relancer la machine pour garder le même rythme malgré le fait que je ne vois toujours pas l'arrivée. 
Lorsque je vois enfin l'arrivée, je prends conscience que cela fait belle lurette que mes voyants se sont allumés, mais qu'importe.
500m, j'essaye d'accélérer mais ça coince. Sûrement un fusible qui est resté branché. 
400 puis 300m, j'arrive enfin à accélérer plus encore pour passer la ligne presque à fond. Une fois la ligne passée, la machine a commencer à se calmer, il aura vraiment été dur ce dernier 300m.

1 commentaire :

  1. Respect tu arrives à prendre des notes tout en courant!!!

    Très intéressant ce topo pour un néophyte comme moi

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